Moussaka Corral

Voici pourquoi je ne vais pas appeler mon assureur et pourquoi j’ai un nouveau restaurant préféré.

Premier jour où on commence à croire à l’arrivée du printemps. 17h30 environ, chaussée de Wavre. A l’issue d’une journée pendant laquelle l’eau a été coupé dans ma rue, mon GSM a donné des signes de vieillissement précoce, j’ai oublié la façade de mon autoradio au centre culturel de Schaerbeek et j’ai appris que ma carte de banque a passé le week-end bien au chaud dans le ventre d’un distributeur.

A l’issue de cette journée déjà particulière, voilà que, en pleine conversation, je fais reculer ma Twingo un chouia trop vivement.

Poc.

Wouf wouf.

Cris et invectives.

En effectuant ma manoeuvre, j’ai très calmement percuté un véhicule dans lequel, manque de pot, il y a quelqu’une et un jeune berger allemand. Les dégâts : la plaque minéralogique est considérablement peu pliée. C’est tout. Absolument tout mais audiblement quand on vit à la lisière du quart monde c’est déjà beaucoup trop.

La rue devient scène, l’air devient klaxon. Le personnage, bonnet jusqu’aux sourcils, rameute son mâle. Elle porte la culotte, lui porte les trous dans son pantalon de training et dans son pull noir. C’est entre le moment où il a sorti un constat et celui où il a appelé la police (oui, oui, pour une plaque pliée) que les choses se sont dangereusement approchées de la quatrième dimension.

Je n’appellerai pas mon assureur et j’ai un nouveau restaurant préféré parce que le restaurateur grec du 1590 et quelques de la chaussée de Wavre, compatriote du couple à la camionnette, a joué les médiateurs, glissé un billet et gagné ma reconnaissance éternelle et ma future clientèle.

Mais qu’est-ce que j’aurais aimé voir arriver la police et qu’est-ce que j’aurais aimé avoir un constat à scanner…