Sortie de secours

fauteuils en velour rouge

Une pensée émue pour ceux et celles qui ont un jour souffert dans le noir. Pour ceux et celles qui lentement mais sûrement se sont mis à prêter plus d’attention au confort de leurs lombaires qu’à ce qui est donné à leurs yeux et à leurs oreilles. Pour ceux et celles qui ont regretté de ne pas être assis plus près de la sortie, d’avoir un manteau au vestiaire, de ne pas pouvoir sortir de la salle de spectacle avant la fin de la torture (à moins que ce ne soit l’inverse).

Voici le top 4 des spectacles que j’ai quitté avant leur fin (ou que j’aurais bien voulu).

In no particular order :

La cité des enfants perdus
de Jean-Pierre – Long dimanche de fiançaille – Jeunet et Marc Caro. Un jour, je vous expliquerai pourquoi Amélie Poulain est un film qui ne méritait pas autant de succès. Un jour je pigerai pourquoi Dominique – mascotte – Pinon figure dans chacun des films du Jeunet.

Breaking the waves de Lars – Dogma – Von Trier. Autant dire que je ne me suis pas précipité sur sa tragédie musicale avec Björk (la Céline Dion des branchés) et Catherine Deneuve.

Le Pacte des Loups. When you can’t say anything nice it’s best not to say anything at all.

Et au théâtre : les dingues de Knoxville au théâtre national. Disons que je me suis roulé en boule que j’ai utilisé mon pull comme oreiller et que j’ai espéré que le sommeil ou un décès prématuré vienne de délivrer de ma douleur.

Et vous? C’est quoi vos pires souvenirs de spectacle ?

Entendu dans un restaurant

Brique apparente. Cliquetis des couverts. Nous sommes dans un restaurant du centre de Bruxelles dans lequel notre héros commence tout doucement à avoir ses habitudes.

Et au détour d’un virage, ce bout de phrase a surgi, hypnotisé par les phares de la conversation :

Ce n’est pas l’homme de ma vie, c’est plutôt le contraire.

C’est quoi être le contraire de l’homme (ou la femme) de la vie de quelqu’un ?

Le talent d'avoir de la thune (et inversément)

La vie est injuste. Ce monde est injuste. Et il est plus compliqué que
dans les films de Sergio Leone. Loin de se diviser commodément en deux,
il se divise en quatre. Ca reste maitrisables pour les plus mous du bulbes.

Selon que vous ayez du talent et/ou de la thune vous serez plutôt…

1) Plutôt Médicis

Vous avez de quoi paver lez rues de Florence avec des pièces d’or. Posées sur la tranche. Vous avez de quoi vous payer toute l’usine Ferrari mais comme les voitures de sport et le moteur à explosion n’existent pas encore, vous passez commande d’oeuvres d’art à des petits jeunes qui montent : Michel-Angelo Buonarotti par exemple… Au siècle passé, comme on ne dit pas encore beaucoup, vous auriez porté un patronyme genre Guggenheim.

2) Plutôt Van Rossem

Vous n’avez pas mis très longtemps à être pété de thune. Ca ne suffit pas à étancher votre soif de vengeance contre la société. Vous avez le mauvais goût très sûr. Vous trempez les tartines au choco de votre vulgarité dans un gobelet en cristal rempli, au hasard, de Monbazillac 76.

3) Plutôt Van Gogh

Vous suez le talent par tous les pores, mais ça ne nourrit pas son homme. Vous tirez le diable par la queue, vous courez après des moyens de subsistance et vous terminez cette course en côte avec une oreille et quelques cases en moins.
Vous serez mort et donc assez mal mis pour apprendre avec consolation que l’histoire retiendra votre nom. Dans le dictionnaire à côté du mot « ironie », il y a une photo de la vente aux enchères pour un montant record de vos Tournesols.

4) Plutôt… c’est quoi ton nom déjà ?

Perdu l’ami ! Ces temps-ci la notoriété vaut de l’or. Tes finances ne te permettent pas d’en acheter. Ton talent non plus. Espére le passage des caméras de Strip-tease pour passer à la télé. Mais n’espére pas trop fort, il parait que cette émission-culte n’existe plus…