Les mots sont des traîtres de cape et d’épée. Certains sont plus sournois ou mieux masqués que d’autres.
Le week-end prochain. Trois mots qui en apparence ne présentent rien de particulier. Les deux premiers désignent une période qui commence le vendredi soir (voire le jeudi soir) et se termine, l’occiput dans le rectum le dimanche soir (ou le lundi matin, chacun sa philosophie). C’est le troisième, l’amant dans le placard, le tiers non provisionnel, le petit dernier pour la route qui fait partir le sens en sucette.
Du lever du lundi à midi très précise le mercredi, le week-end prochain c’est le suivant (dans une semaine qui commence commodément un lundi 1, jusqu’au mercredi 3 à 12h00, le week-end prochain c’est le samedi 6 et le dimanche 7.
A partir de 12h01, les mots le week-end prochain changent de sens. Ils se mettent illico à désigner le week-end de la semaine d’après. Dans une semaine exemplatoire qui commencerait le lundi 1, à partir de 12h01 le mercredi 3, les mots le week-end prochain désignent brusquement le samedi 13 et le dimanche 14. Pour parler du samedi 6 et du dimanche 7, il faut désormais employer les mots ce week-end.
Et c’est pour cette raison que les sirènes sonnent à mercredi, certains midis.
Etonnant, non ?