L' R de rien

R

Commençons par nous demander si cette lettre au corps rigoureux comme un sergent instructeur (en partant de la gauche) et voluptuo-vaporeux comme une couverture aux longues gambettes de Vogue Italia (en regardant sa droite) va uriner dans les toilettes « messieurs » ou va plutôt « se laver les mains » chez les ladies – et je fais des phrases proustiennes si je veux, c’est pas recommandé sur un blog et pour la lecture sur écran d’aligner une phrase de 80 mots et alors ?

Ou les deux ?

R est un nom FÉMININ (le « R ») quand on prononce cette lettre èr et masculin quand on la prononce selon la nouvelle épellation fe. Toutefois, en France, èr semble être la prononciation la plus en usage et une écrasante majorité de la population considère ce nom ainsi prononcé comme masculin, la plupart des dictionnaires faisant peu à peu de même, SAUF le Littré. Remarque : il en est ainsi pour les lettres F, H, L, M, N, R, et S.

Le R se roule (ou pas). En morse; le R c’est court-long-court, en scout c’est rassemblement et plus vite que ça !

En plus de ses deux sexes, le R (la lettre R) s’habille de 4 façons différentes :
consonne roulée uvulaire voisée , Consonne fricative uvulaire voisée, roulée alvéolaire voisée Consonne battue alvéolaire voisée.

Pour tracer un air, le choix embarasse : démarrer en haut à gauche, fondre sur la ligne de fonc, rebondir en un joli « V » étroit de carrure et terminer en rebondissant à mi-hauteur. Ou bien : partir du raz de la ligne, redescendre en une courbe voluptueuse et terminer en roue libre et en diagonale. Ou encore, partir de la ligne d’arrivée, partir de traviole vers le haut et la gauche, aspirer dans le virage et redescendre jusqu’à la rivière des tribunes. Voilà ce qui se passe quand une lettre ne comporte aucune symétrie.

Les mots du R sont parfois ravissants, parfois ridicules. Ils lancent un appel auquel il faut répondre rapidement, ils donnent rarement quelques coups de rapes pour être à l’air libre, il ramonent pour boucher les trous d’air avec quelques rubis, très dans l’air du temps ils composent un repas rationné avec du riz et des radis, généreux et donc loin d’être radins, ils donnent de l’air. Quand on leur tend une rapière ou un rasoir, ils fendent l’air. Quand on les relâche, ils sont libres comme l’air. Ils ratissent en plein air (et le répertoire de rateaux, en plein air ou en intérieur est rarement réjouissant). Le mal de l’air s’attrape peu par la rate, il ravage plutôt les reins sauf quand ils sont d’airain. Le courant d’air traverse des résistances, rejoint des rotatives ou des radios. Le plein air c’est réellement respirer du raz des narines au rez-de-chaussée des talons (oui, on ne respire pas qu’avec les poumons).

Que ceci ne t’empêche pas de me révéler rapidement ou royalement ou rondement ton mot en R (comme les mois du même nom) préféré. Les commentaires sont là pour ça. Et merci d’avoir lu jusqu’à la fin…

Do not adjust your set

J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle.

La mauvaise : une minute ce blog présente un visage habituel et avenant, un refresh plus tard il n’a pas la même et il est même un peu brouillon.

La bonne : je termine en ce moment mon premier thème WordPress, entièrement réalisé avec mes 10 doigts et pas en modifiant une virgule dans la feuille de style d’un collègue. Ce thème s’appelle Marguerite Morrissey et sa release officielle est une question de jours, voire d’heures…

Edit : finalement, les serveurs de développement sont faits pour s’en servir. Le nouveau thème sera live sur ce blog quand il sera nickel au pixel près, en attendant, la boutique reste ouverte…