Je recherche…

je recherche...

Une annonce. 23 mots. 15 fautes (j’en ai oublié une ?). A part « je », « recherche », « pour » (2 fois), chaque mot comporte une erreur lexico-grammaticale. Je vous laisse relire et imaginer la même annonce en Vrai-Français™

Dans cette annonce, la syntaxe est malmenée, violée, rouée de coups et laissée pour morte dans une ruelle sombre, abandonnée et humide. On se croirait au début d’un épisode de Law & Order réalisé par David Fincher.

Dans cette annonce, les mots sont amputés de l’une ou l’autre lettre, passés au mixer, réduits à leur plus simple expression. Le Robert passe devant l’affiche en faisant semblant de ne pas les reconnaître.

Oui mais… Est-ce que la littérature du 22ème siècle sera conçue dans cette graphie ? Est-ce que la langue est en train de muter ? Est-ce que les SMS et l’un ou l’autre défaut dans le système scolaire ont créé un fossé entre une génération qui, accord du participe passé mis à part, maîtrise le langage et donc la pensée et la génération suivante pour qui ce type de façon d’écrire est « normal »? Et si cette façon d’écrire est ce qui nous attend, qu’est-ce que cela signifie pour ceux d’entre nous dont le job est d’écrire ? Quand est-ce que je passe du Vrai-Français™ à cette nouveau langage ?

Déjà dans l’Egypte des Pharaons, de vieux cons trouvaient que la jeunesse de l’époque était inculte… Mais là, je me demande 1) si la personne qui a écrit cette annonce parle le même langage que moi 2) si elle est capable d’écrire en Vrai-Français™ si nécessaire…

Le T est servi

T-shirt en forme de T

(un post hanté)

Le T c’est la tension de la langue qui vient taper pas tendrement sur la plage arrière des incisives.

Ecrire un T, ça n’est pas très loin de dessiner une croix. Il s’agira de tracer une poutre de toiture en apesanteur dans le ciel de la page, puis de la clouer d’un trait de plume vertical qui l’ancre à la ligne. Les charpentiers logiques qui commenceront par poser les fondations verticales de bas en haut pour finir par les étages horizontaux semblent plus rares.

Les mots du T sont le Thé justement, servi dans une tasse tendue sans tapage. Les mots du T sont timides, ils se tiennent dans une tanière ténue. Tapissés de tweed, ils mangent tu tastsiki en se trompant sur l’heure du trolley pour Tirlemont. Ils sirotent du thé tiré d’un thermo. Ils tonitruent timidement dans une trompette.

Tant qu’à tergiverser, tendre lectrice, terrible lecteur, quel est le terme en ‘t » qui est au top selon toi ? Quelle tentation lexicale en « T » porterais-tu sur un t-shirt ? Irais-tu jusqu’au tatouage ?