Noir Johnny Rouge

(disclaimer : le titre de ce post est une gracieuseté de la maison Géradon. La maison Géradon a un roman actuellement en vente. Je dis ça…)

A l’occasion de la semaine belge qui s’ouvre quelque part sur la blogosphère, voici l’occasion de redresser une vérité historique occultée par le grand complot britanno-caféique. Cette vérité historique concerne la boisson la plus consommée dans le monde : le thé.

Le thé n’est pas du tout une invention britannique. Le thé est une invention belge. Le thé est même la boisson nationale belge. On ne le sait que trop peu.

La preuve en image :

thé belge

Le thé est récolté en Hesbaye dans la Région de Ceijlaan ou dans le Condroz (sur les collines de Darjeelinck). Il est mis en boîte après un passage par les sèchoirs à thé de Wépion (thé vert) ou de Tirlemont (thé noir). Le thé est commercialisé par de nombreux établissements comme par exemple la maison Twijninckx. Les variétés les plus appréciées sont l’Earl Grijs, le Prince of Waals, et le Braakfeest (servi les jours de fêtes).

A Dinant, le thé se sert avec une couque, à Bruxelles avec une gaufre, à Liége avec un lacquement (mais uniquement en octobre).

To BeTv or not to Be TV

Une décision arbitraire de mon câblo-distributeur a retiré depuis quelques semaines de mon téléviseur la possibilité de regarder les programmes tantôt cryptés tantôt en clair de l’ancienne déclinaison belge de Canal Plus rebaptisée BeTV il y a un peu plus d’un an. Force m’est de constater que la vie ne s’est pas arrêté pour autant. La planète continue de tourner dans le sens de ses aiguilles. L’air continue d’être de moins en moins respirable. Le salon de l’auto continue de se produire les lendemains des jours pendant lesquels le ring a été geparalyseerd. Brefle : obladi oblada.

Quels sont les programmes de BeTV/Canal + que je regrette et quels sont ceux étiquetés : « couldn’t care less » ?

  • Mes regrets (Ne crains rien de moi je ne troublerai pas/Ton bonheur qui commence où finit ma joie)

bonsoir

Fini les Guignols de l’info. Fini de me faire contaminer par des bouts de phrase qui deviendraient à la mode. Fini de recevoir des chewing-gums verbaux qui mettent plusieurs semaine ou plusieurs mois à perdre leur goût. Fini de suivre l’actualité par ce prisme parfois déformant parfois lucide. Heureusement qu’il me reste Jon Stewart et son Daily Show. Plus possible pour moi de savoir si les Guignols sont encore frais, encore mordants ou si en 2006 l’autocomplaisance et le poids des ans (putain, 17 ans ?) les rongent de l’intérieur.

Fini de voir les insolences de Stéphane Guillon et les skteches gentiment surréalistes de Stéphane Custers (qui est plus belge que Johnny Halliday) chez Stéphane Bern. Les véroniques et les autres passes de muletas de Guillon ne ressuscitent pas Desproges mais ça change des torrents de guimauve qu’on voit ailleurs.

Fini le Vrai journal. Fini la seule émission d’opinon et d’information du PAF. Fini de regarder depuis le balcon la vie politique française qui sera tellement divertissante pendant la campagne présidentielle. Mais je ne regrette pas l’once d’un instant les séquences qui sentent la chaussette comme le Bidule par exemple.

Fini les invités ciné/roman/théâtre/chanson/musique/rap en service avant-vente et les « bons clients » qui font leur numéro (à Rotterdam ou à Rio) chez Michel Denisot les soirs de la semaine. Fini la minute blonde. Fini les séquences gadgets qui croustillent sous la pupille (le journal people, le buzzomètre, etc.)

Fini le magazine consacré aux médias et présenté par la blonde de service. Fini en particulier les potins et indiscrétions.

Le zapping : il va falloir que je pitonne moi-même.

  • Couldn’t Care Less (ni fleurs, ni couronne)

Pas de larmes en ce qui concerne Give me 5. Les milliardaires en short qui mettent la main au panier ne m’interpellent pas au niveau du vécu.

The Apprentice et les autres téléréalités transatlantiques. J’ai essayé très fort de m’intéresser à une bande de jeunes gens et de jeunes filles qui voulaient tous devenir Bruce Willis à la place de Tom Cruise. Sans succès.

Bref, fini de bénéficier des dernières lueurs du parisianisme éclairé tel qu’on l’a manufacturé pendant quelques années quai André Citroën. La prose de Laurent Chalumeau, même déformée par une chambre d’échos et diluée par les années ne sort plus de mon téléviseur.

Y a -t- il des clients dans la salle pour une pétition destinée à UPC ?