Baudouin au pays des e-books, épisode 2

Souvenez-vous : à la fin de l’épisode précédent, notre héros, tout fou d’avoir reçu ses numéros ISBN et d’avoir généré un fichier epub et même – dingue – de pouvoir le lire sur son smartphone, passe à l’étape suivante : la distribution de « Fond-de-tiroir-envoyé-en-éclaireur » dans le monde cruel du livre électronique.

Autre souci qui ronge les nuits de notre héros : la dis-tri-bu-tion. Par quel canal faire partager au monde la fougue et l’inventivité de cette prose (certes un peu conceptuelle) sans se faire tondre ?

Et là, par mail, c’est le drame :

merci de votre intéret. Tout d’abord, laissez-moi dire que votre dernier post est très intéressant et nous allons le retweeter.

Merci mes gros lapins. Quelque chose me dit que celui-ci ne suscitera pas chez vous le même zèle 2.0

Pour les illustrations, vous pouvez placer des tags « IMAGE001 ICI » « IMAGE002 ICI » et nous nous chargeons de l’alignement Kindle.
ATTENTION: le plus il y a d’images, le plus lourd est le fichier. Amazon augmente ses royalties sur base du poid du livre.

Merci mes gros lapins, mais je compte bien maîtriser la mise en page de L’Oeuvre moi-même. Au quart de pixel près. Same player shoots again.

Pour un ePub, [Passé-sous-silence] tarif ses services de publication sur Amazon à 80,00EUR par livre. Ensuite, il y a 10% de royalties par vente qui sont retenu par [Passé-sous-silence].
Là dessus, vous devez y ajouter 30% de royalties Amazon (65% si votre livre est tarifé au delà de 9.99$).

Alors voyez-vous mes petits chats, ça marche peut-être sur les participantes d’atelier d’écriture qui n’ont pas encore épuisé leur stocks de phrases-infinitif et de névroses, mais en ce qui me concerne, l’écriture c’est boulot-boulot. It’s a tough job but somebody’s got to do it… Y a marqué « publié à compte d’auteur » à l’encre invisible sur mon front ou quoi ? Même mon Carrefour Express extorque la vaseline pour beaucoup moins que 80 euros.

Nous proposons en outre un package de promotion Social Media avec [Agence de deux-point-zéro]. Toutefois, nous avouons qu’il n’est pas encore rentable sauf pour quelques exemples tels que [Chanteur rigolo] ou [Poète radiophonique].

C’est mignon tout plein mes petites cailles en sucre. J’aurais toutefois une préférence pour un package de promotion rentable. Comme disait Jules dans Pulp Fiction « we should be using shot-guns for this kind of deal »).

Est-ce que vous réalisez que vous parlez pognon avant de parler de mots ? Vous ne savez pas si je compte publier « Trouvage du temps paumé 2.0 – Marcel est de retour et il n’est pas couché » (1 million de mots) ou un recueil de poèmes en hommage au philosophe Maurice Carème. Ou un polar scandinave dans lequel l’arme du crime est un Billy en promotion. Ou la recette du Bounty aux lardons…

Dernière question (« in cauda venenum », ça vous dit quelque chose ?) : avec mes 80 eurals hypothétiques, vous comptez déménager votre nom de domaine vers un vrai hébergeur (payant) plutôt que rester sur [plate-forme gratuite] ?

e-bisous à toute l’équipe…

Le livre électronique ? Marchera jamais…

Pendant ce temps, chez le roi des éditeurs :

Le livre électronique c’est pour une toute pitite minorité de jeunes zazous qui veulent faire leurs malins dans leur métros matinaux. Les bonnes vieilles lectrices ne passeront jamais au Kindle ni à quoi que ce soit du genre. Une lectrice qui est née dans le papier mourra dans le papier. Et puis encore…

Maintenant que ce point est établi, laissez-moi lire le courrier des lecteurs de Lire (numéro 306, juin 2011) en paix :

Mon nom au générique d'un bouquin (encore ?!)

Il n’y a pas que « pourquoi les belges ne veulent pas devenir français » dans la vie…

Il y a quelques temps, sur un réseau social qui a fêté son 10ème anniversaire, je répondais à un appel lancé par Nate Poell, un bibliothéquaire du Kansas, qui avait besoin d’écritures manuscrites différentes pour un projet appelé Post-Apocalyptic Dead Letter Office.

Ce projet existe aujourd’hui en livre. II s’agit d’un roman épistolaire qui se passe quelque part dans le Middle-West américain dans un futur dystopique. L’idée est de décrire l’univers à travers des lettres qui ne sont pas parvenues à destination. Chaque lettre est écrite par un personnage différent. Nate Poell ne pouvait pas produire 25 écritures manuscrites, il a donc fait appel à l’équipe.

Ma modeste contribution est visible ici-même sous forme de PDF.