L’autre jour mon téléphone sonne. C’était Carlos, pas le terroriste en chemise hawaiienne, Carlos Ghosn, le gars qui essaie de vendre des voitures pendant la crise. On a fait connaissance chez un dealer d’électroponey, on voulait tous les deux le dernier exemplaire en jaune.
« – Dis Baudouin, je te le demande comme un service personnel, est-ce que ça te dirait de faire un truc sur ton blog qui parle de la nouvelle LEAF. Parce que dans sa nouvelle version, avec son nouveau train moteur et son système stéréo allégé et je ne te parle même pas du tableau de bord qui… »
Quand j’ai pu enfin en placer, une j’ai dit à Carlos que j’essaierais de trouver un petit créneau pour aller essayer sa nouvelle caisse (et boire son café, regarder ses PowerPoint, etc.)
Carlos a mis une petite condition : l’essai devait avoir lieu à Oslo. Pourquoi essayer une voiture électrique qui cartonne dans un pays gazier et pétrolier qui vit très bien en-dehors de l’Union Européenne et de la zone euro ?
La voiture électrique est peut-être bien un succès en Norvège parce que le pays est prospère et peut se permettre des incitants fiscaux mais pas seulement.
En Norvège, le plaisir enfantin de faire vroum-vroum à l’unisson avec son moteur, comme le dimanche matin ou le sunday evening quand le téléviseur parle de cylindrées, est remplacé par le plaisir adolescent de prendre le couloir des bus et des taxis lé-ga-le-ment.
Est-ce que la (nouvelle) Leaf avec son coffre plus vaste, sa nouvelle stéréo, etc. fera un carton en Belgique ? Si plusieurs conditions sont remplies : qu’au moins un pouvoir public se sorte les doigts et ouvre le portefeuille pour construire des bornes de recharge voire décide que les couloirs taxi-bus sont open-bar pour les voitures électriques ou mieux encore que les voitures électriques soient férocement détaxées. Mais ça risque d’arriver aussi vite que le RER.