Un beau matin, le toujours espiègle Yves Klein convoque presse et photographes : il a décidé de s’envoyer en l’air mais pas au sens métaphorique de l’expression. Il a vraiment décidé de prendre son envol sans casque ni protection, aussi longtemps que la gravité terrestre le lui permettra.
Avec une gravité certaine mais pas encore terrestre, donc, il atteint son point d’envol. La tour de contrôle lui donne le feu vert. Il n’allume pas son réacteur, il ne procède pas à une démonstration des procédures d’urgence (il y a des sorties de secours à l’avant et l’arrière de l’appareil).
Et donc il se lance dans le vide.
Si, si.
(impératrice)
La preuve :
Une fois au sol, il examine son train d’atterrissage, légèrement tuméfié de ci de là. Trés intéressé par la couleur de ses ecchymoses, il demande à un photographe de mettre une pellicule couleur dans son appareil et d’immortaliser la couleur de son « bleu ».
– Je peux juste demander pourquoi vous voulez que je prenne cette photo, monsieur Klein ?
– Ca ferait un chouette monochrome, je trouve. J’ai même envie de la breveter cette couleur, tiens…
Eh bien, justement hier, le ‘ricain et moi on regardait cette photo dans le livre Taschen qui était venu avec le Soir. Il était en extase… (le ‘ricain, pas le livre).