L’autre samedi mon ange gardien devait être en combi fluo en train de snow-boarder, auréole au vent, sur les pistes de Courchevel, de Verbier ou de Crans-Montana. Et hop! Un GSM qui n’a pas été perdu pour tout le monde ! (la dernière fois c’était un réveillon et un coolpix. Décidément, à chaque fois que je fréquente les salles de fête du début de la chaussée de Louvain, borderline Madou, il est lucratif d’être dans mon sillage…)
Mardi soir, mon ange gardien était de retour, bronzé, en forme et efficace :
Il est 18h50 et je suis on my way to Louvain-la-Neuve pour des activités pédagogiques. Pas tout à fait assez de kérosène pour l’aller/retour. La première chapelle s’impose : la station Shell en bas de mon avenue.
J’accoste mon destrier en métal vert le long du quai numéro 3 (retenez ce chiffre). Je me dirige vers la machine à Bancontact. Propulsé par un bas instinct de lucre, je me concentre plus sur la glissière à points Happy Days que sur le Bancontact. Et… – instant d’égarement – je sélectionne… la pompe numéro 1.
Bizarrement, ma pompe (la numéro 3 donc) refuse de me servir. Retour à la machine. Ma carte est temporairement refusée. Je négocie avec la teenager blonde derrière le comptoir un paiement en direct (une première dans ma vie…). Je remplis à la pompe numéro 3 et entre dans la boutique pour payer.
Pendant ce temps, à la pompe numéro 1, un automobiliste, la cinquantaine de cadre ou haut fonctionnaire, le grisonnage qui a recours à l’anglais pour faire genre, fait le plein pour pas un balle. Va -t- il filer plein gaz avec le diesel que je lui offre gracieusement ? Vais-je subventionner (et à quelle hauteur ?) ses 500 prochaines kilomètres ?
Non.
Au moment où il pourrait remonter en voiture, une voix céleste et auréolée d’autorité divine lui susurre sur un ton qui ne souffre pas la réplique : Je vais te faire un rappel que tu ne vas pas refuser. Tu as besoin d’un ticket pour ta note de frais. Il nous rejoint sous les néons de la boutique.
Je vous épargne le petit sketch surréaliste qui a suivi. Sachez seulement qu’en lisant votre carte de banque, les caissiers de pompe peuvent connaître l’historique de vos transactions et imprimer toute sortes de tickets. Et que j’ai quitté avec dans mon portefeuille un billet qui correspond à ce que mon nouvel ami a mis dans son réservoir.
Mon ange gardien me tend une liasse de formulaires pincés à un metal clipboard qu’on jurerait acheté à la Ciaco.
– C’est pour la haute administration céleste. Tu sais ce que c’est…
– Non. Mais je me doute. Je signe ici ?
– Oui et encore là s’il te plaît… Tu me rappelles ta destination ?
– Louvain-la-neuve
– Oh ben… tant que je suis là, je te dégage le ring et la E411 jusque là… ça roule ?
– Tope là !
Et il t’as remboursé ou j’ai encore rien compris ?
Tu n’es pas obligé de payer par Bancontact à une station essence (sauf probablement les nouvelles stations automatiques, le modèle sans teenager blonde).
Si tu veux payer par cash (ou par carte de crédit), tu te sers directement, puis tu passes au comptoir régler la bibine de ta titine (si tu es honnête. Si tu ne l’es pas, tu risques des ennuis, mais je m’égare).
Ton successeur étant honnête, c’est ce qu’il a décidé de faire.
Quant à l’historique des transactions, je présume que les tiquets qu’elle a sortis étaient un historique de son terminal et qu’elle cherchait ta souche, et non pas l’historique de *tes* paiements du mois 😉
Mon estime pour toi, mon cher frérot, et ta connaissance de la langue de Molière descendent quand je lis ton blog. D’accord, tu n’es pas prof de francais (non je n’ai pas la cédille sur mon clavier suédois) mais quand même…
« Mon ange gardien me « TEMPS » une liasse… » Personnellement je l’aurais orthographié autrement.
Mais tout est une question de goût…
Je ne vais pas critiquer, errare humanum est et les heures qui vont s’écouler jusqu’au moment je ferai moi aussi une faute sur ce blog sont comptées…
Et puis, il est vrai que tu tapotes sur ton clavier beaucoup plus que moi… Bon, tout est dit!