(voici le texte d’un envoyé ce samedi 16 décembre à 16 heures 47 à l’adresse president@mr.be)
Cher monsieur,
dans une interview publiée par la Libre Belgique vous attendez des sanctions fortes contre la RTBF (en clair : vous demandez la tête de Jean-Paul Philippot au bout d’une pique) suite à la désormais célèbre émission du mercredi 13 décembre 2006. Je vous écris pour prendre la défense de la RTBF et de ses dirigeants.
Mon analyse de la réaction du monde politique est la suivante : jusqu’à présent, le monde politique des deux côtés de la frontière linguistique a négocié tous les dix ans à peu près une réforme des institutions sans que cela parvienne à fasciner le citoyen. Mis à part l’avertissement rituel et légal à l’électeur sur le fait qu’il va élire des chambres qui sont constituantes, l’électeur n’a qu’à voter et laisser faire. Les professionnels de la plomberie institutionnelle sont là pour arranger les bidons au mieux.
Qu’a fait la RTBF qui vous irrite tant ? Et bien elle a tout simplement fait déménager le débat des cénacles du pouvoir pour le remettre entre les mains des personnes concernées au premier chef : les citoyens de ce pays. Vous vous apprêtiez à passer quelques mercredis après-midi passionnants à jouer au train électrique instutionnel, à voir combien de wagons la locomotive « 107 quater » peut tirer. Comme tous les dix ans, vous étiez invité à un goûter d’anniversaire au cours duquel Dirk, Wim ou Piet, le cousin venu de Flandre vous lancerait des défis que vous releveriez ou non. Et voilà que la table de la cuisine est trop petite, que le jardin ne peut pas accueillir les 10 millions de personnes qui tout d’un coup se sentent concernées par ces négociations institutionnels abstraites et compliquées. L’avenir du pays nous concerne à nouveau tous. Avons-nous envie de poursuivre le bout de chemin entamé ensemble par ces deux peuples si différents et si semblables ? Allons-nous vivre de plus en plus séparément comme ces couples qui s’éloignent avant d’aller signer quelques papiers officialisant leur séparation ou leur divorce ? Le citoyen, l’électeur a envie de faire partie des gens qui décident de l’avenir de ce pays. C’est pourquoi je vous propose, au lieu de demander des sanctions contre les dirigeants de la RTBF, de lancer une initiative de débat citoyen. Pourquoi le Belge n’aurait-il pas le droit de donner son avis sur l’avenir de ce qui est ses institutions ? Cette initiative pourrait prendre la forme d’une consultation au niveau communal, d’un site internet sur lequel chacun pourrait donner son avis. Avis que les dirigeants prendraient l’engagement d’écouter.
Telle est une initiative à mon avis plus constructive que de réclamer que vous soit livrée les têtes fraîchement tranchées des membres du conseil d’administration de la RTBF sur un plateau.
P.S. Je prends la liberté de publier cette lettre sur mon blog (son adresse est : retiendra.com). Serez-vous chiche de vous montrer plus à l’aise avec les technologies que votre ami Nicolas Sarkozy en répondant à ce courrier directement dans les commentaires de ce blog ?
Apparemment c’est tendance, la lettre ouverte, peut-être même lui as-tu donné l’idée d’écrire celle aux Wallons d’hier
Vu l’absence de réponse de la part de « Didje », dois-je en conclure qu’il est comme Sarko ou s’agit-il d’un raccourci hâtif de ma part?
;o)
Bien sûr, tout cela est vrai…
Mais on peut aussi tirer à boulets rouges (ou verts, ou oranges…) sur notre Didier national qui n’a d’autre qualité politique que de bien passer en télé.
La politique qu’il suit en ce qui concerne nos finances est tout simplement lamentable, et fait de lui le plus mauvais ministre des finances qu’ait connu notre pays…
Entre la vente de biens publics (aussitôt loués à prix d’or aux acquéreurs qui n’ont jamais fait une aussi bonne affaire de leur vie) et le « rachat » de fonds de pension (pensions qu’il faudra payer dès l’année prochaine), notre bon Didier multiplie les artifices pour faire croire au peuple (à nous) que ses comptes sont en équilibre (mieux même, puisqu’il arrive encore à faire des petits cadeaux à son électorat !).
Se faisant régulièrement taper sur les doigts par la cour des comptes, l’Europe, ou simplement vilipender par tout économiste digne de ce nom, Monsieur Reynders a, il faut le reconnaître, l’art de faire passer tout ces spécialistes pour des imbéciles lorsqu’il s’agit de défendre sa (très) mauvaise gestion.
Lamentable disais-je…
Et je suis encore plus fâché sur le partenaire rouge, parce que si la politique de Reynders est cohérente avec l’idéologie totalement désuète de son parti, il n’en va pas de même pour les ouaïlles d’Elio…
Qui sont probablement trop occupées à essayer de remettre de l’ordre dans leurs malversations propres que pour avoir une action politique un tant soit peu efficace !
Quand je pense que ces deux partis risquent encore de faire un carton plein aux prochaines élections, je me dis vraiment … pauvre Belgique, pauvre Wallonie !
Benoît