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L'oreille en coin

Tout a commencé par un tremblement de plancher d’amplitude 0.357 sur l’échelle de Richter à l’étage au-dessus.

Le couple néerlandophone du premier est devenu une famille. La petite famille a émigré avec fiston et bagages au-delà du canal, vers les mythiques Terres Bruxelloises Pas Chères. Elles existent. Ils les ont vus. Entre deux baux, il faut choisir d’oindre les murs de peinture s’est dit le propriétaire du bien immobilier où j’ai logis et domicile. Conséquence : j’ai un bourdon électrique de 3 mètres de haut qui me rugit à des moments aléatoires dans les tympans.

– « Et bien moi aussi, je peux faire du bruit » m’exclamai-je in petto, me révoltai-je en mon for inétrieur. Illico presto, me voilà nanti d’une installation à regarder les DVDs de la bonne manière…

En
Cinq.
Point.
Un.
Voire mieux.

Quand le frigo de Requiem for a Dream fait des trucs à l’arrière gauche du personnage auquel je suis prié de m’identifier, le haut-parleur gauche arrière prend seul la parole et me fait sursauter.

Et là, à force d’utiliser mes oreilles plus que mes yeux pour suivre les films et séries qui me tombent sous le lecteur, je redécouvre que j’ai des oreilles, que la musique est pour moi une langue étrangère, que je ne sais pas exactement ce que j’aime mais que sais assez précisément ce que je n’aime pas.

Dernier étage de la fusée : acquérir un casque pour écouter sérieusement de la musique et pour pouvoir mettre le nez dans le guidon de l’écriture, comme pour pondre ce post par exemple.

Armé d’instruments de compétition, je vais pouvoir, tel Stanley à la recherche des sources du Nil, me faufiler dans les sous-bois de la nouvelle chanson française, dans la jungle urbaine du hip-hop (ou pas), dans les cuirs et les cuivres du classique, dans les cordes de guitares des chevelus, dans les touches de clavier des garçons-coiffeurs de la pop et décider par moi-même ce que j’aime, sans que la Star Ac’ 6 ne m’y aide…

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