Sans un dernier regard, sans même une photo d’adieu, j’ai enfin placé dans un sac-poubelle en plastique blanc le matelas pneumatique qui a accueilli toutes les nuits de ma période boy-scout en (dont certaines à la belle étoile) et quelques nuits de transhumance et de bohème par la suite. J’y avais inscrit fièrement l’endroit et la date des endroits de camp.
Une année, mes petits camarades torturés par le niveau de leurs hormones adolescentes, l’avaient taggé de délires grossiers que j’avais aussitôt censurés au gros marqueur noir.
L’an dernier lors d’une expédition à pied et sans porteurs dans les Dolomites ardennaises, au pied du Mont Saint-Hubert, l’embout en caoutchouc a ployé sous le poids des ans et m’a déposé en expirant doucement sur le dur sol en bois d’une cabane au milieu de nulle part qui accueillait mes camarades de randonnade. C’était ma dernière nuit sur ce matelas.
Et vous, quel objet avez-vous longuement hésité avant de jeter ?
une boule de bowling … j’ai longtemps hésité, de peur d’être ridicule si elle attérissait dans la rigole …
résultat: un strike en bonne et due forme
atterrissait bien sur, sorry Mme Balfroid
Les 60 cartons de mon dernier demenagement : j’avais change de domicile 3 fois en 3 ans et je ne pensais pas rester.
Au bout de 5 ans et, la perspective du permis C aidant, je les ai fourgues.
Mais dis moi : pourquoi n’en as-tu pas pris une photo, de ton matelas taggué, avant de le jeter ?
mon vieux vélo que j’avais eu pour mes 13 ans et sur lequel j’ai roulé quelques miliers de kilomètres et gravi quelques cols qui n’étaient à l’époque pas encore de l’utérus Wink
une vieille paire de Airwalk pourries. Tout un symbole de liberté.
un restant d’espoir périmé. mais comme pour tout le reste, on se sent plus léger quand on a descendu ladite poubelle.
ma copine
J’ai longtemps hésité avant de jeter un vieux mouchoir en papier ayant recueilli quelques gouttes de la sueur de Baden Powell.