Aujourd’hui c’est la Fête du télétravail

propagande soviétique

En raison des circonstances la fête du travail est rebaptisée fête du télétravail et aura lieu ce jour.

Programme :

10 h Défilé chacun chez soi (grâce à un partenariat stratégique avec Zoom, Inc.)

11 h Discours sur YouTube du camarade Raoulito sur le multipartisme et le débat démocratique à Cuba. Participation libre mais obligatoire.

12 h Barbecue dans la file d’attente des supermarchés. Menu unique : des brochettes avec un manche d’au moins 1m50.

13 h 15 : direct JT du président. Trois minutes d’antenne.

13 h 18 : Fin du programme.

Lisons heureux en attendant la fin du monde

Je donnerais bien un concert façon Marka mais heu… je ne suis pas chanteur. Je suis auteur. Voici donc, gratis en voor niks (de toute façon, j’ai appris à me passer de nourriture) une nouvelle écrite sur le thème « Le mur » et qui m’a valu, un beau 8 mars, il y a une éternité donc, de recevoir le ressenti de Simon Johannin sur mon texte.

Son titre, qui résonne étrangement de nos jours : « Se séparer c’est construire des murs »

Cette nouvelle est disponible En version PDF et dans cette version pour liseuses format epub.

Vous n’êtes pas à l’abri de versions relues voire améliorées de ce qu’il y a à sauver dans le Projet Bradbury.

Bise de loin, mes gros lapins.

Dans la catégorie 14 février pourri, je demande : Teddy Roosevelt

Aucun 14 février ne parviendra à être aussi pourri que celui de Teddy Roosevelt, millésime 1884.

12 février. Teddy est au taf, à l’usine, au fond de la mine de sel, il pousse un projet de loi, à Albany, capitale politique de l’état de New York. Il est comme ça Teddy, il a envie de réformer la société. Un télégramme vient jeter une euphorie aigre/douce. Alice, sa femme, a accouché de Alice, sa fille, le 12 février. Autant Alice, sa fille, se porte bien, autant Alice, sa femme, n’est pas resplendissante de santé. Teddy décide qu’un peu d’absentéisme parlementaire s’impose.

Au matin du 14, Teddy est à New York en train de réconforter sa femme du mieux qu’il peut quand la domesticité lui apprend que sa mère est à la fois au rez-de-chaussée, au plus mal et aux prises avec une fièvre typhoïde. Il se précipite et arrive à temps pour voir sa maman pousser son dernier soupir.

La douleur le fait errer au rez-de-chaussée, il souffre, il chancèle, il aperçoit un escalier, se demande dans quel état est sa femme. Il monte voir. Il arrive à temps : sa bien-aimée Alice est elle aussi, câlin ou pas, serment d’amour ou pas, aux portes du voyage sans retour. Elle décède sobrement.

Teddy ouvre le carnet qui lui sert de journal intime et écrit :

Donc, mon gros lapin, mon petit canard en sucre, ton absence de bien-aimé·e, ton/ta bien-aimé·e qui promet tout les trois mois de divorcer, l’érosion lente de ce qui te lie à ton/ta bien-aimé·e : ça peut être pénible, surtout quand les parfumeurs/bijoutiers/fleuristes/restaurateurs te tendent les menus pour deux spécial «quand on aime on ne compte pas» mais… aucun 14 février ne pourra être pire que celui de Teddy Roosevelt, millésime 1884.