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Post-(p)artum blues littéraire

autoportrait parc royal 26 11 2006

C’est comme si j’avais atteint la face cachée de la lune, traversé l’Atlantique à la rame, escaladé les lacets de l’Alpe d’Huez et je ne souhaite à personne d’être dans le même état que moi aujourd’hui.

A l’accorte jeune fille qui sert les cafés chez Filigranes – où j’ai passé l’après-midi à revoir des visages connus – cette série en cours doit avoir un sens – et qui me demandait ce que je voulais, j’ai commandé le plus sérieusement du monde et en le pensant sincèrement « je voudrais un café et un sens à ma vie ».

Depuis que j’ai découvert que je suis plutôt bon pour aligner des mots qui forment des phrases qui se jettent dans des paragraphes qui eux-mêmes arrivent fluvialement en delta ou en embouchure à former des textes plus ou moins longs, j’ai pour ambition de clôturer un texte de fiction, quelque chose d’ambitieux, quelque chose de publiable, quelque chose dont je sois fier.

Ça, c’est fait.

Et la littérature ne devrait pas avoir le droit de faire ça à quiconque. C’est la première fois que je rencontre le post-partum blues littéraire, qui est paraît-il « normal ». Je le prend comme un direct du droit en pleine figure, comme une rencontre nocturne et mal famée avec un champion du monde catégorie poids lourds.

J’ai eu l’impression de me réveiller lundi alors qu’on est dimanche. J’ai l’impression d’être une éponge qui a été tordue, essorée le nombre suffisant de fois pour en expulser toute trace de jus. J’ai terminé un texte de fiction que je juge éditable et aujourd’hui ça me met dans un état proche de l’Ohio.

La distributrice de café de Filigranes ne m’en fournissant pas un, j’ai été me chercher un sens à ma vie au Parc Royal. Et le plus étonnant c’est que j’en ai trouvé un. Pas original mais puissant. Seulement voilà, pour concrétiser ce projet, il me faudra trouver une muse.

A suivre.

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  1. Eh bien… je crois que cela se passe de la même manière pour tout projet auquel on tient vraiment. Une fois qu’il est achevé… on se demande: « Et maintenant, quoi? ».

  2. Bloggeur, comédien, auteur … ( et j’en ignore encore surement )
    que va tu nous faire découvrir après ???

    J’aimerais vraiment pouvoir dire un jour :
     » Baud’… oui, je l’ai bien connu, même avant qu’il ne devienne célèbre  »

    Quand à Fligranes, j’en ignorais l’existence, nice découverte …
    cela semble un endroit idéal pour les dimanches qui semblent parfois « sans fin »

  3. Qu’est-ce qui est le plus pénible ?
    Finir ou n’avoir jamais commencé ?
    Avoir une fin, une seule..ou n’avoir que des débuts avortés ?
    Et si cette fin n’était justement que le début, y as-tu pensé ?
    keep cool…encore quelques biberons et bébé fera ses premiers pas en librairie…
    ce jour là, je propose un baby-sitting gratuit tiens…

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  • Projet 366 » Blog Archive » 27/366 28 novembre 2006

    […] La barrista floue n’en est pourtant pas à son premier client un peu borderline. […]