Le brunch d'Agnieszka

interesting shoes

Il y avait assez de beautés slaves pour lancer une agence de top-models, il y avait quelqu’un qui sait ce qui a maintenu Philips à flot pendant les années 80, il y avait un dessert au fromage blanc et au kiwi pas attirant pour l’oeil mais délicieux quand on décide d’écouter sa curiosité, il y avait Essays in love de Alain de Botton, il y avait de quoi nourrir une famille de quatre personne pendant un ou deux jours…

Tentations

Il y avait un putain de niveau de conversation qui volait au moins aussi haut que l’étage où ça se passait, il y avait un green roof, il y avait l’attitude ouverte et bienveillante envers le nouveau-venu que, jusqu’à plus ample informé et preuve du contraire, j’ai envie d’attribuer à tous les expats.

Smile for the little birdie

Ultime Niveau Dernière

C’est par un « ça… c’est fait ! » et avec un pincement au coeur qu’a pris fin un projet qui a débuté le 2 septembre par un coup de sonnette à ma porte.

Dernier Ultime Niveau

Comment les comédiens, les metteurs en scène, les régisseurs et même un peu les auteurs (de leur vivant) procèdent-ils à la dissolution de la petite famille qu’ils ont formé le temps d’un projet ?

En fêtant.

Une fète de dernière représentation, ce sont des private jokes, des rires, des “plop” de bouchons, des bulles dorées qui coulent dans les verres. En général, ces accessoires parviennent à masquer l’émotion que ressent chacun des participants. Il y a des roses et des petits mots (écrits, dits, pensés) pour chacun.

derniere-ultime-niveau

Pour moi, cette collaboration a été un réel bonheur dans les relations avec les comédiens et le metteur en scène. Je souhaite à tous les projets de spectacle de baigner dans la même huile d’oméga quinze virgule trois.

Les envahisseurs

« Les envahisseurs. Ces êtres étranges venus d’une autre planète. Leur destination: chez moi. Leur but: en faire leur univers. Baudouin les a vus. Pour lui, tout a commencé par un coup de fil du propriétaire, le long d’une route solitaire de campagne, alors qu’il cherchait un peu de concentration qu’il ne trouva jamais. Cela a commencé par une auberge abandonnée, et par un homme que le manque de sommeil avait rendu trop las pour continuer sa route. Cela a commencé par l’atterrissage d’une camionnette venue d’une autre galaxie. »

Les joies de la vie de chantier

On est quatre dans l’appartement – cinq en comptant le chat – est c’est pas vraiment pour des raisons festives. Le terrain de ma vie est impraticable depuis un peu plus d’un mois et je n’en peux plus de devoir remettre les matches.

Le propriétaire de ma résidence actuelle a décidé d’équiper mon logis de nouveaux châssis et d’un chauffage central. Un détail peut avoir son importance : en ce moment, j’habite chez moi. J’habite donc momentanément dans un chantier. Essayez quelques heures et vous découvrirez à quel point ce n’est pas de la tarte.

Sur le flanc gauche il y a le plafonneur des lilas. Quand il était en train de poncer, décaper et repeindre la cage d’escalier de l’autre côté de la porte, je pouvais détecter sa présence juste à cause de la puissance olfactive des cigarettes qu’il place sous sa moustache débonnaire et polonaise.

Il est en train de rhabiller les briques qui avaient été mises à nu au moment de la pose des nouveaux châssis. Ce que j’ai posé comme rideau de fortune pour occulter ma chambre la nuit, cette mince passerelle vers le sommeil, ne va pas tarder à tomber au sol. C’est pas comme si mes journées étaient reposantes en ce moment. Sans l’aide du fidèle Stilnoct, je crains fort que Morphée ne prenne même plus la peine d’ouvrir mon dossier.

Un peu partout ailleurs sur le terrain, il y a le duo d’attaquants. Vous me demanderez “c’est qui ?”. Je répondrai “c’est le plombier”. L’autre c’est son apprenti. Certains jours, l’apprenti choisit de rester dans son lit. J’aimerais pouvoir en faire autant.

Je ne compte plus le nombre de fois où je me suis levé pour remettre une porte entre moi et le froid de la rue. Pour satisfaire leur besoin urgent de faire passer des tuyaux, j’ai déplacé au moins une fois à peu près 98% des objets qui se trouvent chez moi. Autrement dit, j’ai déménagé à domicile, le plus souvent à la dernière minute. Je soupçonne qu’ils me respectent autant que je me respecte moi-même, c’est à dire pas tout à fait assez.

Et maintenant le revers : ça se termine. J’ai découvert l’efficacité de la combinaison casque de chantier + boules Quies. Je vais pouvoir rebondir. Je vais pouvoir regarder toutes mes possessions matérielles et décider lesquelles m’encombrent inutilement et lesquelles méritent une place de valeur dans un joli appartement qui ne peut de toute façon pas être pire. Merci les gars.

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Maintenant, Baudouin sait que les Envahisseurs sont passés par là, qu’ils ont pris forme humaine, et qu’il lui faut convaincre un monde incrédule que le cauchemar est enfin sur le point de se terminer.

Avec Roy Thinnes dans le rôle de David Vincent.