Don LaFontaine (in a world without)

Avant le film, c’est le règne de la bande-annonce. La bande-annonce c’était le territoire de Don LaFontaine. Vous ne connaissez pas son visage, mais il y a 99,997685 % de chances pour que vous connaissiez sa voix.

C’est pas parce qu’on est une voix de l’ombre qu’on ne sait pas faire son cabotin pour une cérémonie de remise de récompense :

Elizabeth – joli avec des boule Quies

Que faire quand une file soviétique s’étend devant tout l’UGC parce que le cordon rouge qui retient la foule venue assister à une avant-première refuse de laisser passer la foule qui s’amasse ? Faire demi-tour et refiler son carton d’invitation à deux jeunes casquettes-baskets qui passent par là. Ce que ce couple de quinqua agoraphobes mais généreux n’a pas vu est un film beau pour les yeux mais un peu bobo pour les oreilles.

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Audiblement, Craig Armstrong est payé à la note. Il en a donc composé beaucoup. Petit jeu à faire pour ceux qui paieront pour aller voir Elizabeth (the golden age) : compter les secondes du film pendant lesquelles il n’y a absolument aucune note de musique dans le deuxième volet. (réponse : pas des masses)

Les deux jeunes casquettes-basket ont sans doute déploré le manque de baston, ils sont sortis après 20 minutes. Ils ne sont donc pas restés voir la vincible armada se faire envoyer par le fond.

Dans les écoles du Royaume-Uni qui préparent au GCSE, les profs d’histoire qui ont accès à un téléviseur et un lecteur de DVD pourront dans quelques mois glisser le DVD du film, élaborer un peu et hop ! La période elisabethaine pourra être considérée comme ayant été vue. Peut-être qu’en Ecosse, les questions des élèves seront plus nombreuses.

Ce que Hugues D. va en penser : peut-être sera -t- il ébloui par les costumes (un oscar ?). Peut-être sera -t- il déçu par les choix de mise en scène. Le réalisateur vient de Bollywood et il a essayé de faire sobre mais subtil ça n’est pas. Peut-être Rudy le lancera vers une bonne digression dont ces deux là ont le secret ?

La puissance invitante s’est montrée généreuse. Le verre post-film au Zebra a été l’occasion de discuter avec Vinch, avec Blog et Tendances et avec une alsacienne rose.

A suivre au Yulbiz, au Belga.

Le film sort le 12.

Déclaration d'amour à la meilleure actrice du monde : Isabelle Carré.

isabelle carré

Chère Isabelle,

contrairement à ton personnage dans Anna M., je sais que rien n’est possible entre nous (sauf si tu insistes lourdement). Contrairement à ton personnage je ne me lancerai pas dans du harcèlement ni dans une histoire d’amour qui se déroulerait entièrement dans ma tête. Parce que ce n’est pas le type d’envie que Anna M. suscite.

Ce portrait d’une érotomane prend le public à la gorge dans les cinq premières minutes pour ne même pas la relâcher à la dernière image repose entièrement sur tes épaules.

La bonne nouvelle : ce film confirme que mon envie d’écrire quelque chose basé sur la notion de déni est une bonne idée. La mauvaise : il va falloir faire au moins aussi fort.

En attendant, comme donc ce film repose entiérement sur tes épaules, ton sourire et ta fragilité, je n’hésite pas à lui décerner par avance le Dayez seal of approval (également appelé « approved by hugues dayez » dans certains cercles bloguesques) et à te décerner le titre de meilleure actrice du monde.

(si ton agence artistique passe par ici : vous cherchez des scénarios adéquats, les gars ?)

Merci qui pour cette belle avant-première ?