Cette nuit, j’étais un peu malade, je n’avais pas le moral et je ne trouvais pas le sommeil. Vers une heure du mat’, après avoir écarté l’idée du 50/50, je me suis dit que faire appel à un ami serait peut-être une bonne idée. A première vue, c’est pas comme si j’en manquais : mes amis-facebook et mes twitto-followers sont des nombres à trois chiffres. Mon GSM regorge de numéros et pourtant…
Je ne l’ai pas fait.
Je n’ai pas balancé ni tweet “je ne vais pas bien, y a quelqu’un ?”, ni statut facebook du même genre. J’ai laissé mon GSM tranquille. Pour plusieurs raisons : primo, je n’allais pas mal à ce point, deusio : big Google is watching me, je n’avais pas spécialement envie d’ajouter cet aveu de faiblesse à mon casier, troisio et plus importanto, les perfectionnements technologiques c’est bien, la vraie chaleur humaine, c’est mieux.
Facebook a dévalué le sens du mot “ami”. Facebook est une zone dans laquelle on partage uniquement ce qui est autorisé par la pudeur et la prudence. Les vrais sentiments, les vraies crises sont camouflés. C’est pas ce camouflage qui va convoquer la cavalerie.
La prochaine fois que je me retrouve dans une situation comparable, qu’est-ce que je fais ? A quoi servent exactement ces outils de mise en relation à distance s’ils se dérobent sous nos pas au moment où ce qu’un membre ressent, c’est plus que l’envie d’une papote sans conséquences, mais le besoin de sympathiser au sens étymologique : partager la douleur ?
Pas la peine de m’envoyer une ambulance : je vais mieux qu’au moment où je regardais mon GSM sans y trouver avec certitude le nom de quelqu’un qui me donne assez d’importance pour supporter d’être réveillé par mes états d’âme (Eric), mais je ne sais toujours pas ce que je ferai la prochaine fois que j’irai au moins aussi mal…
Question subsidiaire : pourquoi est-ce que dans ce post, je ne crache qu’à moitié mes états d’âme ? Pourquoi, tant que j’y suis, est-ce que je ne partage pas avec le groupe ce qu’il y avait derrière mon coup de blues ?